Askesis/
ascèse
- Note 34, p. 61 : le thème de la «
vérité en tant que force » était repris dans le cours au Collège de France de
1981-1982 où Foucault présente l’ascèse (askêsis) ancienne comme une «
pratique de la vérité » (voir définition) et où il précise que même s’il faut
que « cette vérité affecte le sujet », il n’est pourtant pas question (à la différence du
christianisme) « que le sujet devienne objet d’un discours vrai ».
(p.61). L’askêsis ancienne vise à
équiper le sujet pour qu’il puisse répondre aussitôt qu’il le faut aux
événements de la vie, et cet équipement est constitué par des logoi (des discours) qui sont « schémas
inducteurs d’action » : quand ils sont présents dans la tête de celui qui les
détient, celui-là agira comme spontanément. Comme si c’était ces logoi eux-mêmes qui parlaient pour lui
non seulement lui disant ce qu’il faut faire, mais faisant effectivement, sur
le mode de la rationalité nécessaire, ce qu’il faut faire. L’askêsis ancienne « fait du dire-vrai un
mode d’être du sujet» : elle a pour sens et pour fonction d’assurer « la
subjectivation du discours vrai » [HS, P. 233, 303-313 et 316].
- Note 37, p. 63: L’ascèse
philosophique est « une certaine manière de constituer le sujet de connaissance
vrai comme sujet d’action droite », un sujet qui se donne comme corrélatif de
soi-même un monde qui est perçu, reconnu et pratiqué comme épreuve »
[différence christianisme: voir note 37]
- Note 37, p. 63 : Leçon du 24 mars
1982. Foucault affirme que l’ascèse chrétienne a pour fonction de fixer
quels sont les renoncements nécessaires qui doivent conduire jusqu’au point de
renoncement à soi-même. [Différence avec ascèse philosophique : voir note 34,
p. 61]
1) Déclarer
à haute et intelligible voix la vérité au sujet de soi-même (p. 32).
2) Procédure
parmi les techniques de soi qui a la finalité de découvrir produire la vérité
sur lui-même (p. 40)
3) Pratique
qui existe déjà dans l’époque impériale au moment de la naissance du
christianisme (école stoïcienne, p. 42)
4) Aveu
à soi-même : L’examen de conscience chez les stoïciens constitue une sorte
d’aveu à soi-même (p. 45)
5) Aveu
aux autres : exposition de son âme que l’on fait à un ami, un conseiller, un
guide. L’exposition de soi était développée dans les écoles épicuriennes.
C’était aussi une pratique médicale.
6) L’aveu
chez les stoïciens : On aveu notre propre état afin d’ajouter une force à la
connaissance des préceptes moraux qui soit capable de transformer cette simple
connaissance en un mode de vie. Pour faire cela, on a besoin d’un maître
qu’explique à quel point la vérité est
vraie et qui transforme la vérité déjà connue en une force victorieuse à
partir de la qualité rhétorique de son discours. (p. 47-49, 50)
7) Dans
l’organisation païenne, l’examen de soi et l’aveu sont orientés vers
l’organisation du soi gnomique. (p. 50)
8) Berkeley b, p.63 : Le rôle
de l’aveu la consultation et l’examen de soi est de faire place à la vérité en
tant que force. Par conséquent l’examen de soi et l’aveu sont un jeu de vérité
dont l’objectif est de faire de l’individu un lieu où la vérité puisse agir en
tant que force réelle par la présence du souvenir et l’efficacité du discours. [Il y a une différence par rapport au
texte définitif.]
Avouer (chez l’organisation chrétienne)
1) Déclarer
à haute et intelligible voix la vérité au sujet de soi-même (p. 32).
2) L’aveu
est considéré, dans le monde occidental, comme condition de la remise de ses
péchés, soit comme un point essentiel de la condamnation du coupable. (p. 32)
3) Dans
l’aveu chrétien le pénitent doit mémoriser la loi pour découvrir ses propres
péchés. (p. 44)
4) Formes
d’aveu dans le christianisme : l’exomologesis
dans les rites pénitentiaires et l’exagoreusis
dans les institutions monastiques.
Aveu dans les institutions
monastiques (exagoreusis):
1) Acte continuel de
verbalisation de tout avec un maître que permet distinguer la vérité de
l’illusion dans l’âme, permet concréter l’examen de soi. (p. 83)
2) Il y a une vertu de
vérification dans l’aveu : l’acte verbal de l’aveu fait apparaître la vérité et
la réalité de ce qui est arrivé (p. 85).
- L’aveu/verbalisation a une
fonction interprétative : pouvoir de discrimination (discretio [voir p. 82]).
- L’aveu est une activité
permanente et contemporaine au flux des pensées [discontinuité avec les stoïques : aveu des
actes passés]. (p. 86)
- Le rôle de la verbalisation
est de déterrer les origines et les parties secrètes de la pensée dans ses
profondeurs. (p. 86)
- L’aveu porte les cogitationes à la lumière extérieure et
ainsi conduit l’âme du règne de Satan à la loi de Dieu à
mouvement vers Dieu et renonciation à Satan et à soi-même ; la verbalisation
est un «sacrifice de soi » (p. 86)
- Ainsi, la verbalisation est
un moyen pour que la conversion (metanoia)
se développe et produise son effet. (p.
86)
- GV : « le christianisme a au moins défini deux grands pôles de
régimes de vérité […] ils n’étaient pas indépendants l’un de l’autre » : régime
de vérité qui tourne autour des actes de
foi et actes d’aveu (p. 100):
- GV : actes d’aveu:
«régime de vérité dans lequel le christianisme, depuis de l’origine, ou en tout
cas depuis le IIe siècle, a imposé aux individus de manifester en
vérité ce qu’ils sont, et pas simplement sous la forme d’une conscience de soi
qui permettrait d’assurer, selon la formule de la philosophie ancienne et
païenne, le contrôle de soi-même et de ses passions, mais sous [celle] d’une manifestation en profondeur des mouvements
les plus imperceptibles des “arcanes du cœur”[1],
et pas simplement non plus sous la forme d’un simple examen de soi à soi, mais
sous [celle] d’un rapport complexe à un autre, ou à d’autres, ou à la
communauté ecclésiale, tout ceci en vue d’éteindre une certaine dette du mal et
d’obtenir ainsi le rachat des châtiments qui ont été mérités par ce mal et
promis à titre de punition. Autrement dit, depuis l’origine, le christianisme a
établi un certain rapport entre
l’obligation de la manifestation individuelle de vérité et la dette du mal.
» (p. 100-101)
Erreur / faute
- Chez
Sénèque, les fautes [sur lesquelles il se fait des reproches] ne sont pas
réellement des fautes ; ce sont des erreurs. Pourquoi ? a) soit parce qu’il
n’avait pas conscience des fins que le sage doit s’assigner [non intentionnel] b) soit parce qu’il n’avait pas appliqué de
façon correcte les règles de conduite qu’il faut en déduire. « Les fautes sont des erreurs en ce sens
qu’elles sont des mauvais ajustements entre les fins et les moyens. » (p. 44)
- Note de classe 20/03: La faute
renvoie à un idéal et signale un manque, une incapacité. La faute implique
qu’il y a quelqu’un qui juge au nom d’un idéal, de ce qu’on doit faire.
L’erreur établit une logique de la progression, d’amélioration du sujet.
L’erreur interroge l’action par rapport à son but; l’erreur implique qu’il y a
une inadéquation du moyen par rapport à la finalité.
Examen de conscience / examen de soi (chez l’organisation
païenne)
- Procédure parmi les techniques de soi qui a la finalité
de découvrir produire la vérité sur lui-même. (p. 40)
- Pratique qui existe déjà dans l’époque impériale au
moment de la naissance du christianisme (école
stoïcienne, p. 42)
- Dans l’exercice stoïcien le sage doit mémoriser ses
actes pour réactiver les règles fondamentales ; dans l’aveu chrétien le
pénitent doit mémoriser la loi pour découvrir ses propres péchés. (p. 44)
- La finalité de l’examen de
soi chez les stoïciens : il s’agit de « se
rappeler la vérité oublié par le sujet »
(p. 44); il ne s’agit pas du tout de
découvrir la vérité cachée dans le sujet [chrétienté] ;
- L’objet duquel il faut (¿?)
se souvenir : «ce que le sujet oublie est ce qu’il aurait dû faire, c’est-à-dire
une série de règles de conduite qu’il
a apprises. » [Différence avec la chrétienté:] « Ce que le sujet oublie n’est
pas lui-même, ni sa nature, ni son origine, ni une affinité supranaturelle »
[chrétienté] (p. 44)
- «La remémoration des erreurs
[…] sert à mesurer la distance qui sépare ce qui a été fait de ce qui aurait dû
être fait » (p. 44-45)
- L’examen de soi chez les stoïciens se produit parmi un
ensemble d’autres exercices (voir p. 45)
- L’examen de conscience chez les stoïciens constitue une
sorte d’aveu à soi-même (p. 45)
- Dans l’organisation païenne, l’examen de soi et l’aveu
sont orientés vers l’organisation du soi gnomique. (p. 50)
- L’examen stoïcien concernait les actions et les règles. (p. 80)
- Berkeley
b, p.63 : Le rôle de l’aveu la consultation et l’examen de soi
est de faire place à la vérité en tant que force. Par conséquent l’examen de
soi et l’aveu sont un jeu de vérité dont l’objectif est de faire de l’individu
un lieu où la vérité puisse agir en tant que force réelle par la présence du
souvenir et l’efficacité du discours.
[Il y a une différence par rapport au texte définitif.]
- Note 25, p. 59
: Leçon du 12 mars 1980 du cours Du
gouvernement des vivants : après un long développement sur la pratique de
conscience dans l’Antiquité et ses différences par rapport à la direction
chrétienne, Foucault aborde le thème de l’examen de conscience gréco-romain en
tant que « pièce essentielle, fondamentale » dans les techniques de direction
antique (il l’étudie chez les pythagoriciens et chez les stoïciens de l’époque
romaine, Sénèque et Épictète) GV p. 231-241
- Note 25, p. 59
: Leçon du 29 avril 1981 : premièrement Foucault pose le problème de la «
véridiction de soi dans l’Antiquité païenne » en analysant au sein des
pratiques religieuses populaires, des religions orientales et des
pythagoriciens et Sénèque, et après il introduit le thème de l’« aveu à autri
». MFDV p. 91-97
- Note 25, p. 59
: Séminaire Université de Vermont 1982 : Foucault traite l’examen de conscience
stoïcien à l’intérieur d’une réflexion sur la « culture du silence » et de l’ «
art d’écouter » sous l’Empire. (Les techniques de soi, p. 1615-1618)
- Note 25, p. 59
: dans un article de 1983 écriture en tant qu’exercice et art de soi-même : c’est
« dans la relation épistolaire – et par conséquent pour se mettre soi-même sous
les yeux de l’autre – que l’examen de conscience a été formulé comme un récit
écrit de soi-même » (DE II n° 329, p. 1247-1249)
Examen de
conscience / examen de soi (chez le christianisme)
- Voir résumé, p. 79 et autres.
Exagoreusis
- Forme d’aveu des institutions monastiques qu’implique
une verbalisation exhaustive des péchés. (note
19, p. 98)
- Note 41, p. 103 :
verbalisation permanente et exhaustive qui possède en soi une vertu
interprétative ; l’exagoreusis est
différent de l’aveu des péchés parce que celui-ci implique l’obligation de dire
les fautes et l’exagoreusis est
l’obligation de tout dire, singulière dans la spiritualité du IVe-Ve
siècles.
- L’exagoreusis
est [l’obligation de faire une {p. 87}]
verbalisation permanente, exhaustive, analytique et sacrificielle des pensées
qu’a une fonction interprétative (pouvoir de discrimination, discretio) et qu’est contemporaine au
flux des pensées. Son rôle est de déterrer les origines et les parties secrètes
de la pensée dans ses profondeurs et de les conduire à la lumière de Dieu que
montre la qualité des pensées. (p. 86)
- L’exagoreusis est un mouvement vers Dieu
et renonciation à Satan et à soi-même ; la verbalisation est un «sacrifice de
soi » et un moyen pour que la conversion (metanoia)
se développe et produise son effet. (p.
86) L’exagoreusis est un moyen de
renoncer à soi et de ne plus vouloir être le sujet de la volonté [parallèle
avec le modèle du martyre dans l’exomologesis.
(p. 87)
- L’exagoreusis se produit dans une relation d’obéissance
totale à la volonté du père spirituel. (p.
87 ; p. 77)
- Ainsi, la verbalisation est un moyen pour que la
conversion (metanoia) se développe et
produise son effet. [Comment ?]
Exomologesis
- Forme d’aveu
[d’obligation de dire la vérité]. Pour désigner les jeux de vérité et les
obligations de vérité qui concernaient les pénitents, les Pères grecs
utilisaient le mot exomologesis. (p. 70)
- Le mot exomologesis
désigne : 1) en un sens général, la reconnaissance d’un fait [Berkeley a, p. 70 : un accord sur
la vérité d’un fait] ; 2) dans le rite pénitentiel, l’exomologesis désigne un épisode qui avait lieu à la fin de la
procédure pénitentielle : épisode de révélation de soi dramatique au moment de
la réconciliation [réintégration] du pénitent ; 3) exomologesis: obligation de se montrer soi-même [non pas d’une façon
nominale] qui manifeste la pénitence en tant que mode de vie. Le mot est fréquemment utilisé pour désigner tout ce
que le pénitent fait pour obtenir sa réconciliation pendant le temps où il
conserve le statut de pénitent. Les actes par lesquels il se punit sont liés à
l’expression volontaire de soi. (p. 71)
- L’exomologesis implique une dimension dramatique,
publique et spectaculaire (l’exomologesis
obéit à une loi d’emphase dramatique et de théâtralité maximale; il n’y a pas
un principe judiciaire de corrélation ajustant la punition au crime); et cela
implique que elle est une théâtralisation de la vie, du corps, des gestes du
pénitent où le langage joue un rôle mineur, l’importante, ce sont les
expressions corporelles et symboliques. (L’exomologesis
« n’obéit pas à un principe de vérité fondé sur la correspondance entre
énonciation verbale et réalité »: il n’y a pas ni aveu, ni énumération verbale
ni analyse des péchés.) (p. 72)
- L’exomologesis
est ce moment où le péché est effacé, et cela en montrant le pécheur tel qu’il
est dans sa réalité – sale, profané, souillé. (p. 72)
- Tertullien traduit ‘exomologesis’
avec le mot ‘publicatio sui’ (se
publier soi-même) : le chrétien doit se publier soi-même (2 choses à faire) : 1)
se montrer lui-même en tant que pécheur, comme quelqu’un qui a préféré la mort
spirituelle à la vie éternelle [exomologesis
= représentation de la mort – pécheur représenté comme mort ou mourant]; 2)
exprimer la volonté de se libérer de ce monde, de se débarrasser de son propre
corps et chair et d’accéder à une nouvelle vie spirituelle [Exomologesis : représentation dramatique
du renoncement à soi – du pécheur comme voulant sa propre mort en tant que
pécheur] (p. 73)
- Modèles employés pour justifier l’exomologesis : modèle médical, modèle judiciaire; modèle du
martyre. (p. 73)
- Exomologesis :
manifestation publique et dramatique de ce qu’il est, laquelle n’a pas pour
fonction d’établir une identité personnelle, mais sert à témoigner le refus de
soi et la rupture avec soi-même. (p. 73)
- Formule au cœur de l’exomologesis
: ego non sum ego : « l’exomologesis cherche à superposer la
vérité au sujet de soi et le renoncement à soi » ; « la révélation de soi est,
au même moment, destruction de soi » (p.
74) [Rupture représentée par la conversion] à
Parallèle dans l’exagoreusis. (p. 87)
- Résumé : L’exomologesis
est l’obligation de macérer le corps et faire une expression dramatique par le
pénitent de son état de pécheur dans une manifestation publique. (p. 87)
- Note 13, p. 97
: « Omologein, cela veut dire : dire
la même chose; c’est être d’accord, c’est donner son assentiment, c’est
convenir de quelque chose avec quelqu’un. Exomologein,
le verbe par lequel on désigne ces actes – le substantif : exomologesis –, c’est, non pas être d’accord, c’est manifester son
accord. Et l’exomologesis, ce sera
donc la manifestation de son accord, la reconnaissance, le fait que l’on
convient de quelque chose, à savoir de son péché et [d’être] pécheur. C’est
cela, en gros, l’exomologesis que
l’on demande au pénitent ».
Gnômê
- 2 sens, à la fois est 1) l’unité de la volonté et de la
connaissance et 2) une courte phrase par laquelle la vérité apparaît dans toute
sa force et s’incruste dans l’âme des gens.]
- Berkeley b, p.63-64 : Exemple de la courte
phrase : Dans la première forme de la philosophie grecque, les poètes et des
hommes divins disaient la vérité à travers des gnômai courtes et impératives. L’examen de soi et l’aveu chez
Sénèque et Marc Aurèle étaient une sorte de développement de cette gnômê.
- Note 35, p.
62-63 : Différentes usage du mot gnômê
chez Foucault : 1) études d’Œdipe roi de
Sophocle : la gnômê est, avec la technê, l’attribut fondamental du savoir
et du pouvoir d’Œdipe ; la gnômê est
un savoir « qui n’apprend rien de personne »; la gnômê veut dire « avis,
opinion, façon de juger » en opposition à un savoir obtenu après une recherche
ou une découverte de la vérité. Plus précisément, gnômê est « un mot technique qui fait partie du vocabulaire
politico-judiciaire de la Grèce au Ve siècle » et qui indique l’avis
que le citoyen est amené à donner au cours d’une délibération politique ou à la
suite d’un procès judiciaire. 2) Ici dans ces conférences Foucault donne une
interprétation différente; de façon similaire, dans la leçon du 6 mai 1981 il
explique que le mot indiquait à la fois une connaissance et une précepte, une
vérité et une règle.
Gouvernement
1) « Le point de contact, où [la façon dont] les
individus sont dirigés par les autres s’articule sur la façon dont ils se
conduisent eux-mêmes, est ce que je peux appeler, je crois, gouvernement.
Gouverner les gens […] il y a toujours un équilibre instable […] entre les
techniques qui assurent la coercition et les processus par lesquels le soi se
construit ou se modifie par lui-même » (p.
39)
2) « avec cette notion Foucault désigne une forme de pouvoir politique,
la gouvernementalité (qui aurait émergé entre le XVII et XVIII siècle,
forme de pouvoir “qui a pour cible principale la population, pour forme majeure
de savoir l’économie politique, pour instrument technique essentiel les
dispositifs de sécurité” [STP, p. 111-112] » (p. 57-58, note 18)
3) « Mais la notion de gouvernement [sert à redéfinir] le concept même de
pouvoir : “L’exercice de pouvoir consiste à ‘conduire des conduites’ et
à aménager la probabilité. Le pouvoir, au fond, est moins de l’ordre de
l’affrontement entre deux adversaires, ou de l’engagement de l’un à l’égard de
l’autre, que de l’ordre du ‘gouvernement’ […]. Gouverner, en ce sens, c’est
structurer le champ d’action éventuel des autres” [Le sujet et le pouvoir DE
II, n° 306, p. 1056] » (p. 58, note
18)
4) « comme Foucault le montre dans ces conférences, la notion de
“gouvernement” permet aussi d’articuler entre eux le point de vue “politique”
des relations de pouvoir et la perspective “éthique” des techniques de soi,
ouvrant ainsi la voie aux analyses sur la relation entre gouvernement de soi et
gouvernement des autres. [Subjectivité et vérité DEII n° 304, p. 1033] » (p. 58, note 18)
Gouvernementalité
La
gouvernementalité chez Foucault est un concept qui peut être compris dans deux
sens. D’un côté, il y a une définition restreinte de la notion de
gouvernementalité : avec ce terme Foucault désigne certain type d’exercice du
pouvoir « individualisateur » dont
l'élaboration et la mise en place a lieu depuis le XVIe siècle. Il
s’agit de l’implémentation de
« techniques pour “gouverner” les individus, c'est-à-dire pour “conduire leur conduite”, et cela dans des domaines aussi différents que l'école, l'armée, l'atelier » (1994a, p. 582). Ainsi, Foucault signale dans « La “gouvernementalité” » que « par gouvernementalité, je crois qu'il faudrait entendre le processus ou, plutôt, le résultat du processus par lequel l'État de justice du Moyen Âge, devenu aux XVe et XVIe siècles État administratif, s'est trouvé petit à petit “gouvernementalisé” » (1994d, p. 655). D’un autre côté, Foucault emploie une notion plus large de gouvernementalité entendue comme un champ stratégique de relations de pouvoir réversibles et transformables, lequel implique l’existence des « jeux stratégiques qui rendent instables et réversibles les relations de pouvoir qu'elles [les pratiques de gouvernementalité en tant que procédures techniques] doivent assurer » (1994a, p. 582). Ce deuxième sens de la gouvernementalité est celui que Foucault emploi dans le texte que nous analysons et qui permet de comprendre le rejet de l’analyse juridique du pouvoir : cette notion de la gouvernementalité comme champ stratégique de relations de pouvoir réversibles et transformables implique penser les relations de pouvoir comme « jeux stratégiques entre des libertés » (2001a, p. 1547). En tant que « l'exercice du pouvoir consiste à “conduire des conduites” et à aménager la probabilité […]. Gouverner, en ce sens, c’est structurer le champ d’action éventuel des autres » (1994b, p. 237) – il ne s’agit pas d’une domination totale et rigide des dominés –, la liberté est indissociable du pouvoir. Ainsi, en employant la notion de gouvernementalité, Foucault pense les relations de pouvoir à partir des stratégies – c’est-à-dire, les mécanismes mis en œuvre dans les relations de pouvoir afin d’agir sur l'action possible, éventuelle, supposée des autres[2] – que « les individus, dans leur liberté, peuvent avoir les uns à l’égard des autres » (Foucault 2001a, p. 1547). C’est pour cela que Foucault dit que « Ce sont des individus libres qui essaient de contrôler, de déterminer, de délimiter la liberté des autres » (2001a, p. 1547) : les rapports de force sont partout le champ social.
« techniques pour “gouverner” les individus, c'est-à-dire pour “conduire leur conduite”, et cela dans des domaines aussi différents que l'école, l'armée, l'atelier » (1994a, p. 582). Ainsi, Foucault signale dans « La “gouvernementalité” » que « par gouvernementalité, je crois qu'il faudrait entendre le processus ou, plutôt, le résultat du processus par lequel l'État de justice du Moyen Âge, devenu aux XVe et XVIe siècles État administratif, s'est trouvé petit à petit “gouvernementalisé” » (1994d, p. 655). D’un autre côté, Foucault emploie une notion plus large de gouvernementalité entendue comme un champ stratégique de relations de pouvoir réversibles et transformables, lequel implique l’existence des « jeux stratégiques qui rendent instables et réversibles les relations de pouvoir qu'elles [les pratiques de gouvernementalité en tant que procédures techniques] doivent assurer » (1994a, p. 582). Ce deuxième sens de la gouvernementalité est celui que Foucault emploi dans le texte que nous analysons et qui permet de comprendre le rejet de l’analyse juridique du pouvoir : cette notion de la gouvernementalité comme champ stratégique de relations de pouvoir réversibles et transformables implique penser les relations de pouvoir comme « jeux stratégiques entre des libertés » (2001a, p. 1547). En tant que « l'exercice du pouvoir consiste à “conduire des conduites” et à aménager la probabilité […]. Gouverner, en ce sens, c’est structurer le champ d’action éventuel des autres » (1994b, p. 237) – il ne s’agit pas d’une domination totale et rigide des dominés –, la liberté est indissociable du pouvoir. Ainsi, en employant la notion de gouvernementalité, Foucault pense les relations de pouvoir à partir des stratégies – c’est-à-dire, les mécanismes mis en œuvre dans les relations de pouvoir afin d’agir sur l'action possible, éventuelle, supposée des autres[2] – que « les individus, dans leur liberté, peuvent avoir les uns à l’égard des autres » (Foucault 2001a, p. 1547). C’est pour cela que Foucault dit que « Ce sont des individus libres qui essaient de contrôler, de déterminer, de délimiter la liberté des autres » (2001a, p. 1547) : les rapports de force sont partout le champ social.
Herméneutique se soi
-
L’herméneutique de soi commence avec la transformation qui a lieu au début de
l’ère chrétienne quand l’obligation de se connaître soi-même (gnôthi seauton) est devenue le précepte
monastique « avoue à ton guide spirituel chacune de tes pensées » [transformation
importante dans la généalogie de la subjectivité moderne] (p. 40)
-
L’herméneutique de soi est l’analyse interprétative de soi. (p. 65)
- Note 50, p.
105-106 : La herméneutique consiste à découvrir, à chercher à partir de
soi et à partir d son expérience en tant qu’elle est une expérience subjective,
quelque chose qui peut valoir universellement comme connaissance objective de
l’être humain.
Maître (technique de direction dans la philosophie
grecque)
1) Objectif
: Cherche « la transformation de l’individu ; donner à l’individu la capacité qui lui permît de vivre
différemment, mieux, de façon plus heureuse que les autres » (p. 41) : c’est à partir « d’équiper
l’individu d’un certain nombre de préceptes
lui permettant de se conduire dans toutes les circonstances de la vie sans
perdre la maîtrise de soi », il doit donner au disciple un code universel pour toute sa vie. (p. 41)
2) le
maître donne des conseils (p. 42)
3) Méthodologie
: Pour faire cela, le discours du maître doit dire, persuader, expliquer. (p. 41)
4) la
verbalisation se situe du côté du maître
et non du côté du disciple. (p. 41)
5) le
lien entre le maître était provisoire (p.
42)
6) le
lien avec le maître n’implique pas une obéissance totale ou définitive: c’était
une relation entre deux volontés (p. 42)
7) Raisons
pour lesquelles on sollicite le conseil
d’un maître : a) pour supporter une épreuve ou un revers de fortune ; b) pour
être capable un jour de se conduire de
façon autonome et ne plus avoir besoin de conseil (p. 42)
8) « La
direction antique vise à l’autonomie de celui qui est dirigé » (p. 42)
Metanoia
1) Note 26, p. 100 : la notion
indiquait traditionnellement le mouvement unique
par lequel l’âme se détourne des apparences et du monde, et en même temps se
tourne vers la lumière et la vérité.
2) Note 26, p. 100 : Foucault parle
de la metanoia à propos du De baptismo de Tertullien et de la «
discipline de la pénitence » dans la leçon du 13 février 1980. La notion, ici,
se dissocie en deux moments : un moment qui est l’exercice de la pénitence et
puis, l’illumination qui la récompense. à Le
christianisme élabore l’idée que la vie toute entière doit être une vie de
pénitence et d’ascèse caractérisée par la rupture avec soi-même. à La
metanoia devient « une dimension constante de la vie du chrétien » et un «état
de rupture »
3) Berkeley a, p. 75 : Dans p. 74-76, la metanoia implique un acte de rupture
violente (non pas une dimension constante de la vie?)
4) Note 26, p. 100 : Dans HS
Foucault dit que la metanoia
chrétienne est une forme de conversion (de trois formes).
5)
La verbalisation est un moyen pour que la conversion ou metanoia se développe et produise son effet. (p. 86)
- GV : La metanoia c’est
le changement de l’âme, c’est le mouvement unitaire
par lequel l’âme pivote sur elle-même et se détourne de ce qu’elle regardait
jusque-là –les ombres, la matière, les apparences – et se tourne au contraire
vers la lumière, vers le vrai. Le vrai qui illumine l’âme est à la fois la
récompense et le moteur de ce mouvement tournant de l’âme sur elle-même. C’est
parce que l’âme est attirée par le vrai qu’elle peut se diriger vers la lumière
qui va lui permettre en même temps de connaitre ce qui était caché et de se
connaître elle-même. Ce mouvement de lumière est ce qui va la purifier, dans la
mesure où l’impureté, c’est l’ombre, la souillure et la tâche. (p. 125)
- GV : La metanoia était
le mouvement unitaire par lequel « l’âme, se tournant vers la vérité,
découvrait elle-même sa propre vérité. » (p.
130)
- GV : pour la pensée platonisante hellénistique, la metanoia était comme un mouvement par
lequel l’âme, en accédant à la vérité de l’être, découvrait en même temps et
nécessairement sa propre vérité. C’est-à-dire que la lumière qui vient remplir
l’âme l’éclaire également sur elle-même parce que l’âme est de la même nature
que l’être que l’illumine. « La vérité n’est autre chose que la manifestation
de cette parenté de l’âme à l’être. » Dans la metanoia, la connaissance et la reconnaissance ne sont pas
distinctes. (p. 141)
- GV :
Diffraction de la ‘metanoia’ : Avec
cette définition des temps du baptême et de la pénitence chez Tertullien, la metanoia se diffracte : le mouvement se
dissocie en deux moments un moment qui
est l’exercice de la pénitence et puis, ensuite, l’illumination qui la
récompense : l’exercice de soi sur soi [temps de l’ascèse] doit être préliminaire
à ce mouvement par lequel on deviendra sujet de connaissance dans
l’illumination qui nous ouvre aux vérités éternelles [temps de l’illumination].
(p. 127)
- GV : Diffraction de la
‘metanoia’ : Dédoublement de la metanoia
chez Tertullien : il y a deux niveaux : 1) la vérité que l’on doit apprendre
à connaître en se préparant au baptême [le mouvement de soi-même vers la vérité
qui est Dieu] ; 2) la vérité du mouvement lui-même, qui est la vérité de l’âme
elle-même en faisant mouvement vers le bien [vérite de soi sous le regard de
Dieu]. (P. 130)
Modèle
médical
1) Valeur accordée à cette modèle dans les écoles
épicuriennes ou stoïciennes. (p. 42)
2) L’aveu aux autres (exposition de soi) était une
pratique médicale connue. (Littérature médicale: Galien; Plutarque) (p. 45-46)
Parrêsia
1) «
La parrêsia c’est au fond ce qui répond, du côté du maître, à l’obligation de
silence du côté du disciple. Tout comme le disciple doit se taire pour opérer
la subjectivation de son discours, le maître, lui, doit tenir un discours qui
obéit au principe de la parrêsia s’il veut que ce qu’il dise de vrai devienne
enfin, au terme de son action et de sa direction, le discours vrai subjectivé
du disciple. » [HS p 348] (Note 22, p.
59)
Le
Sujet et le soi (chez les stoïciens)
- « le sujet qui
pratique cet examen de lui-même […] est le point où les règles de conduite se
rassemblent et s’enregistrent sous la forme de souvenirs. Il est en même temps
le point de départ d’actions plus ou moins conformes à ces règles. Le sujet constitue le point d’intersection entre
un ensemble de souvenirs qui doivent être mis au présent et des actes qui
doivent être régulés. » (p. 45)
- Le sujet « n’est pas le terrain d’exercice d’un
processus obscur qui doit être découvert ou déchiffré ». (p. 45, 50). Le soi «
n’est pas considéré comme un champ de données qui doivent être interprétées »
[chrétienté, discontinuité] (p. 45)
- « Le soi, dans tous les exercices stoïciens, se soumet
lui-même à l’épreuve d’une action possible ou réelle » (p. 45) [afin d’apprendre comment se conduire dans toutes les
circonstances de la vie sans perdre la maîtrise de soi, la tranquillité de
l’esprit ou la pureté du corps et de l’âme (p.
41)]
- « Le type de sujet qui est proposé comme modèle et
comme objectif dans la philosophie grecque ou hellénistique ou romaine est un soi gnomique, où la force de la vérité
ne fait qu’un avec la forme de la volonté. » (p. 50)
- Soi gnomique
: soi qui peut être au même moment et sans discontinuité sujet de connaissance et sujet de volonté, où la force de la vérité
ne fait qu’un avec la forme de la volonté.
[p. 49-50 : voir la définition de gnômê dans la p.50] Éléments constitutifs
du modèle du soi gnomique : nécessité de dire vrai au sujet de soi-même, rôle
du maître et du discours du maître, long chemin qui conduit à l’émergence du
soi (p. 50)
- Le soi doit être constitué par la force de la vérité
[organisation du soi – gnomique – comme cible ou but], à partir de la
superposition et la surimposition de la volonté et de la vérité. – Cette force
de la vérité réside dans la qualité rhétorique du discours du maître et cette
qualité rhétorique dépend en partie de la présentation du disciple. (p. 50-51)
- La technologie de soi grecque visait à produire un soi
qui devait et pouvait être la superposition permanente dans la forme de la
mémoire du sujet de la connaissance et du sujet de la volonté. (p. 89)
Le Sujet et le soi (christianisme)
Le
soi qui est lié aux techniques de soi chrétienne est le soi gnoséologique : il se caractérise par une permanente
interprétation des données que l'analyse de soi, la verbalisation de soi, lui
dévoilent.
Technologies de soi à techniques de soi
1) La
technologie de soi est l’articulation de certaines techniques et de certains
types de discours à propos du sujet. (p.
37, note)
2) «
technologies de soi » : « techniques qui permettent aux individus d’effectuer,
par eux-mêmes, un certain nombre d’opérations sur leurs propres corps, sur
leurs propres âmes, sur leurs propres pensées, sur leur propre conduite, et
cela de manière à se transformer eux-mêmes, se modifier eux-mêmes et atteindre
un certain état de perfection, de bonheur, de pureté, de pouvoir surnaturel,
etc. » (p. 38)
3) Techniques
de soi : Procédures « qui sont proposées ou prescrites aux individus pour fixer
leur identité, la maintenir ou la transformer en fonction d’un certain nombre
de fins, et cela grâce à des rapports de maîtrise de soi sur soi ou de
connaissance de soi par soi ». L’histoire des techniques de soi serait «une
manière de faire l’histoire de la subjectivité […] à travers la mise en place
et les transformations dans notre culture des “rapports à soi-même”, avec leur
armature technique et leurs effets de savoir » [DEII N°304, P. 1032-1033] (note 17, p. 57)
4) Berkeley b, p. 64 : les
technologies de soi dans le monde antique sont liées à des arts comme la
mnémotechnique et la rhétorique; les technologies de soi dans le christianisme
sont liées à un art de l’interprétation. [Il
y a une différence par rapport au texte définitif.]
5) L’objectif
de la technologie des stoïciens était de superposer le sujet de la connaissance
et le sujet de la volonté au moyen d’une remémoration continuelle des règles. (p. 74) La technologie de soi grecque
visait à produire un soi qui devait et pouvait être la superposition permanente
dans la forme de la mémoire du sujet de la connaissance et du sujet de la
volonté. (p. 89)
6) Les
technologies de soi chrétiennes obéissent à deux éléments de la spiritualité
chrétienne : le principe d’obéissance et le principe de contemplation de Dieu. (p 77)
7) La
technologie de soi chrétienne maintient la différence entre connaissance de
l’être (du monde, de la nature) et connaissance de soi. La connaissance de soi
prend forme dans la constitution de la pensée comme champ de données objectives [Différence Berkeley a, p. 83-84 : champ de données subjectives] qu’il
faut interpréter à partir d’un travail de verbalisation continue des cogitationes [exagoreusis]. (p. 89)
8) Subjectivité
et vérité (n°304) : « ‘techniques de soi’, c'est-à-dire les procédures,
comme il en existe sans doute dans toute civilisation, qui sont proposées ou
prescrites aux individus pour fixer leur identité, la maintenir ou la transformer
en fonction d'un certain nombre de fins, et cela grâce à des rapports de
maîtrise de soi sur soi ou de connaissance de soi par soi. »
9) Subjectivité
et vérité (n°304) : « la “technologie de soi” - réflexion sur les modes de
vie, sur les choix d'existence, sur la façon de régler sa conduite, de se fixer
à soi-même des fins et des moyens - a connu dans la période hellénistique et
romaine un très grand développement au point d'avoir absorbé une bonne part de
l'activité philosophique »
Vérité (chez
l’Antiqueté grecque)
- La vérité n’est pas quelque chose qu’on doit découvrir
en soi-même.
- La vérité est une force faible. On a besoin d’un maître
qu’explique à quel point la vérité est
vraie.
- Chez
les stoïciens la vérité est définie comme une force inhérente aux principes et qui doit être développée dans un
discours : elle est acquise par une explication rhétorique de ce qui est bon
pour quiconque veut s’approcher de la vie du sage. Cette vérité est devant
l’individu comme un point d’attraction qui l’attire vers un but [la
constitution en tant que soi gnomique ¿?].
- Berkeley b, p.63
: Les aspects de la vérité considérée comme une force sont : 1) un souvenir
permanant dans l’individu et son discours intime [la mémoire est la force de la
vérité quand elle est en permanence présente dans l’âme] et 2) une rhétorique
persuasive dans le conseil du maître. [Il
y a une différence par rapport au texte définitif.]
- La question de la vérité chez les stoïciens était
présentée en termes d’opinions vraies ou falses favorisant la formation
d’actions bonnes ou mauvaise (conformation entre l’idée et l’ordre des choses
extérieures). (p. 80)
Obligation
de vérité
- Il y a un type de religion qui impose cette obligation
à ceux qui la pratiquent : le christianisme appartient à ce type.
- Obligation de vérité : 2 sens chez Foucault : Cette
obligation implique deux ensembles d’obligations qui sont liés l’un à l’autre mais conservent une autonomie relative : 1)
obligation de croire ; 2) obligation de connaître notre vérité à nous, de la
manifester et de l’authentifier. (note
2, p. 94)
- dans le cours au Collège de France de 1979-80 Foucault
présente cette dualité à l’intérieur de l’obligation de vérité du christianisme
en parlant de deux « régimes de vérité » différents
: le régime de la foi et celui de l’aveu. (Note
3, p. 94)
- Dans le
christianisme des premiers siècles l’obligation de dire la vérité au sujet de
soi-même prendre deux formes principales : l’exomologesis
[publicatio sui] et l’exagoreusis [verbalisation exhaustive].
(p. 87) Pour désigner les jeux de
vérité et les obligations de vérité qui concernaient les pénitents, les Pères
grecs utilisaient le mot exomologesis.
(p. 70)
Pratique de
la vérité
- Série
d’exercices qui visent à « modifier l’être du sujet » et à constituer celui-ci
« comme fin dernière pour lui-même, à travers et par l’exercice de la vérité »
(note 34, p. 61 sur l’askêsis.
Voir p. 47-48)
Régime de vérité
- GV: Définition de régime de vérité : ce qui détermine les
obligations des individus quant aux procédures de manifestation du vrai. (p. 91)
- GV: « c’est donc ce qui contraint les individus à ces actes de
vérité, ce qui définit, détermine la forme la forme de ces actes et qui établit
pour ces actes des conditions d’effectuation et des effets spécifiques. » (p. 91);
- GV: « régimes de vérité, c’est-à-dire les types de relations qui
lient les manifestations de vérité avec leur procédures et les sujets qui en
sont les opérateurs, les témoins ou éventuellement les objets. » (p. 98)
[1]
Cogitationes. Rachat : redención. Châtiment : castigo. Eteindre : liquidar
(deuda)
[2] «
[O]n peut appeler « stratégie de pouvoir» l'ensemble des moyens mis en œuvre
pour faire fonctionner ou pour maintenir un dispositif de pouvoir. On peut
aussi parler de stratégie propre à des relations de pouvoir dans la mesure où
celles-ci constituent des modes d'action sur l'action possible, éventuelle,
supposée des autres. On peut donc déchiffrer en termes de « stratégies» les
mécanismes mis en œuvre dans les relations de pouvoir. » (Foucault 1994b, p.
241-242).
[G1]En occidente connaissance de soi
indisociable del aveu